(2 pages from the score - the first one, and the start of the central slow movement - are below at the end of this page)

Musique vespérale pour Elsa op.28 - (2003-05)
Sumphônia (V) pour violoncelle solo et orchestre -

pour Elsa Sirodeau, Pia et Leif Segerstam
(en 3 mouvements enchaînés)
1ère Partie :
I (Prélude) - Contemplation
II (Prélude) - Marches & Fêtes lointaines
III (Prélude) - Danses crépusculaires (Variations 1 à 10)
2ème Partie :
IV (Prélude) - Nocturnes (1 à 7)
3ème Partie :
V (Prélude) - Jeux dansés (Séquences 1 à 6)
VI (Prélude) - Rondes
VII (Prélude) - Fanfares d'étoiles

composition entre le 28. IX et le 14. XII. 2003 (à Paris et Montpellier)
rédaction du 2.I au 14.III 2004
version définitive du 16.VIII au 15.XII 2005
(gravure et corrections du 16.XII 2005 au 15.II 2006)
durée approximative : 25 minutes

Composition de l'orchestre :

1. 2 flûtes (dont 1 piccolo jouant aussi la seconde flûte)
1 hautbois et 1 cor anglais
1 clarinette en Si bémol et 1 clarinette basse en Si bémol
1 basson et 1 contrebasson
2. 4 cors en Fa
3 trompettes en Do
3 trombones
1 tuba
3. Percussions :
1 timbalier (4 timbales) + 3 percussionnistes pour 14 instruments: grosse caisse, triangle, slidewhistle, cloche grave, maracas, 4 tom-toms, 3 bongos, 4 wood-blocks, tam-tam grave, caisse claire, cymbales,
& marimba, vibraphone, cloches tubulaires.
4. 1 piano et 1 celesta (1 seul exécutant)
& 1 harpe
5. les cordes (10/10/8/6/4)
6. le violoncelle solo

La partition est écrite en Ut. Seules subsistent les transpositions usuelles à l'octave supérieure ou inférieure pour contrebasse et contrebasson, flûte piccolo, et célesta).
(Les cors, cor anglais, et clarinettes ne sont transposés que dans les parties séparées.)

A propos de l'œuvre:

Cette œuvre a une origine familiale puisqu'elle est dédiée à ma fille Elsa (née le 28. IX. 2002), mais aussi à sa mère Pia ainsi qu'à son grand-père Leif Segerstam (à l'occasion de son soixantième anniversaire en 2004).
Cette partition, dans sa première version de 2003, a été interprétée pour la première fois à Jyväskylä (Finlande) le 19 mai 2004 avec le Jyväskylä Sinfonia, sous la direction de Leif Segerstam avec Pia Segerstam au violoncelle solo. La version probablement définitive de 2005 sera créée à Montpellier par l'Orchestre National de Montpellier/L.R. avec le même chef et la même soliste les 24 et 26 mars 2006.

Pour expliquer le titre, et comme anecdote, ma fille pendant sa première année a toujours eu l'habitude de se coucher fort tard, et j'ai donc partagé régulièrement avec elle (et souvent en musique) le moment mystérieux du crépuscule. Le mot "vespérale" n'a aucun sens religieux ici. L'œuvre porte en sous-titre "Sumphônia", c'est-à-dire "ensemble de sons" en grec - cette orthographe voulant suggérer aussi qu'il n'y a pas de référence directe aux glorieux exemples symphoniques du passé ; "pour violoncelle solo et orchestre" insistant sur le fait que l'usage de l'instrument soliste est d'une certaine manière aussi symphonique que l'orchestre lui-même et non vraiment concertante. La musique est donc inspirée par le soir et la tombée de la nuit et par toutes les diverses pensées, évocations personnelles ou générales qui sont liées à cet instant magique. De nombreuses sources d'inspiration artistique mais extra-musicales peuvent s'y rajouter.

Du point de vue formel, l'œuvre se base dans sa structure entre autres sur le chiffre 7 (la suite 7-14-21-28 - tout à fait banale en elle-même - étant une de mes combinaisons de chiffres préférées) tout autant que sur les proportions du Nombre d'Or. On peut trouver 7 mouvements (s'enchaînant sans interruption), disposés en 3 parties principales, dont 6 assez courts. Chacun d'entre eux est précédé d'un bref Prélude présentant à chaque fois un motif statique descendant de 7 sons ou un extrait de ce motif, qui se trouve être à la base de l'œuvre. Seul le Prélude initial se trouve un peu plus étendu et rempli d'attente. De très nombreux éléments se renvoient d'un point à un autre de la partition et, bien que non perceptibles à une première écoute, ils contribuent ainsi une architecture souterraine.
Dans la 1ère Partie on trouve 3 mouvements différents: d'abord une musique assez contemplative, dont l'apparence de mouvement perpétuel révèle en fait un caractère statique, puis, dans un tempo plus allant, une sorte de marche lointaine, et enfin un Presto dansant (même une valse grotesque tente de s'y introduire) avec de nombreux changements rythmiques opposant un orchestre souvent violent et festif avec un violoncelle très chromatique, parfois lointain et fuyant.
La partie centrale (7 Nocturnes) nous fait entrer dans le domaine de la nuit avec une musique mystérieuse, hiératique, insistante ou même parfois hypnotique, le 5ème Nocturne nous faisant sentir un tourbillon de bruissements ténus mais inquiétants.
La 3ème partie est à nouveau divisée en 3 mouvements, avec le retour symétrique du Presto, cette fois présentant à l'inverse un violoncelle violent et dansant (un tango remplace la valse du début) face à un orchestre constitué de lignes de fuites pianissimo. Le court mouvement suivant fait office d'intermède fantasque et quasi valsé aussi, avant le final constitué d'une fanfare extatique alternant avec une musique très douce et semblant inamovible, symbolisant peut-être les forces invariables de la nature, avec en complément le retour d'éléments du premier mouvement. Après une large et passionnée culmination, les derniers instants laissent la partition suspendue comme une question vers le silence.

(remerciements à Altarus Records pour l'autorisation de reproduire la partie du texte se trouvant dans le cd)

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