Obscur Chemin des Étoiles
op.21
"Nocturnal Fantasy" pour piano
Cette assez longue Fantaisie Nocturne dédiée
à mon ami Jonathan Powell, a été composée
pour lui, principalement durant les étés 2003 et
2004, en Finlande. C'est lui qui l'a créée à
Londres le 24 octobre 2004.
A l'origine inspirée par l'idée constructive des
" Night Fantasies " de Carter, c'est une pièce
de grande dimension, sans structure préétablie,
qui semble se dérouler, comme indiqué au début
de la partition, " in the mood of a continuous dream "
(dans l'esprit d'un rêve continu). La musique semble suivre
cet état du rêve, où rien ne revient jamais
de façon identique, et où l'on se trouve subitement
dans des régions très différentes les unes
des autres. Les idées initiales qui suggèrent l'idée
de guitare, de sérénade nocturne et d'une certaine
euphorie érotique, évoluent rapidement même
si le premier élément revient transformé
plusieurs fois dans l'uvre. Bien sûr certaines sections
sont tout à fait cauchemardesques, d'autres contemplatives
et l'on peut vers la fin entendre aussi bien un obsessionnel rythme
de danse marocaine qu'un écho de la " Fantaisie "
de Schumann, et même une allusion à " Sirenland
" de Powell (une pièce liée à la Sicile
et à Szymanowski, l'un de mes compositeurs favoris). Mais
il n'y a rien dans cette uvre de strictement descriptif.
Tout reste insaisissable et fuyant, comme dans de nombreux rêves.
La pièce a été composée linéairement,
donc dans l'ordre où elle se déroule, pour favoriser
le sentiment de progression sans réel retour malgré
certains efforts pour " retrouver " quelque chose du
passé (un peu comme un film qui serait tourné dans
l'ordre chronologique du scénario). C'est une expérience
passionnante que je tente ici pour la première fois, car
toutes mes uvres de grande taille sont d'habitude à
peu près construites au préalable avant la réalisation.
Ceci dit, la seconde partie de la pièce bénéficie
d'une sorte d'analyse consciente/inconsciente de ce qui s'est
créé au début, et il ne s'agit nullement
d'une improvisation, contrairement à certaines de mes petites
pièces pour piano. La Fantaisie est divisée en 8
sections différentes qui s'enchaînent. A la fin,
grâce au statisme, on obtient peut-être cette illusion
d'un sommeil sans rêves, avant un réveil soudain.
(remerciements à Altarus
Records pour l'autorisation de reproduire ce texte)
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